Concilier maladies chroniques et travail : un enjeu d’égalité

Cette enquête, réalisée chaque année par le Défenseur des droits en partenariat avec l’Organisation internationale du travail (OIT), dresse un panorama des discriminations dans l’emploi, privé et public, en interrogeant un échantillon représentatif de la population active. Chacun des baromètres est également l’occasion de s’interroger davantage sur certains critères de discrimination particuliers ou une catégorie de la population et de mettre en lumière leurs spécificités, par comparaison avec l’ensemble de la population active. Cette 16e édition du baromètre est consacrée au critère de l’état de santé, et plus précisément aux discriminations concernant les personnes atteintes de maladie chronique. En constante augmentation, les maladies chroniques sont aujourd’hui devenues un enjeu majeur de santé au travail. Alors que la part de la population active atteinte d’une maladie chronique était estimée en 2019 à 15%, elle devrait atteindre 25% dès 2025, selon l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail. La maladie chronique peut être définie, selon l’Organisation mondiale de la santé, comme une affection de longue durée, souvent associée à une invalidité ou à la menace de complications graves, qui évolue lentement et nécessite une prise en charge pendant plusieurs années. Elle regroupe différents types de maladies comme le diabète, les cancers, le VIH, la dépression chronique, l’endométriose ou encore les maladies cardio-vasculaires. L’enquête montre qu’environ une personne sur six atteintes de maladie chronique (13%) a été confrontée dans le cadre de l’emploi à une discrimination ou un harcèlement discriminatoire en raison de son état de santé ou de son handicap, contre 3% pour le reste de la population active. Les personnes ayant une maladie visible ont trois fois plus de risques d’avoir été confrontées à une discrimination ou un harcèlement discriminatoire. De plus, 55% des personnes malades déclarent avoir vécu une situation de harcèlement moral dans l’emploi.

Source : Défenseur des droits
Publication : Rapport, décembre 2023