Les contrats à durée limitée : trappes à précarité ou tremplins pour une carrière ?

Le contrat à durée indéterminée (CDI) couvre la très grande majorité des effectifs du secteur privé (90% en 2015). Le recours à ce contrat diffère d’un secteur d’activité économique à l’autre, et selon la catégorie socioprofessionnelle des salariés.
Les salariés employés en CDI en 2008 le sont très majoritairement restés les années suivantes : plus de 70% d’entre eux sont encore en CDI sept ans plus tard. En revanche, seuls 47% des salariés en contrats à durée limitée en 2008 sont employés en CDI en 2015. Ils sont aussi plus souvent au chômage ou en retrait du marché du travail. La probabilité d’être au chômage ou inactif, ainsi que les difficultés d’accès à l’emploi en CDI, sont plus marquées pour les salariés les plus âgés.
En début de carrière, les salaires horaires des salariés en contrats à durée limitée sont 7% plus faibles en moyenne que ceux des salariés en CDI. Mais cet écart ne s’explique pas par le type de contrat : les salariés en CDI sont en moyenne plus diplômés, ont plus d’expérience, sont plus souvent cadres et moins souvent employés ou ouvriers. À caractéristiques individuelles identiques, les contrats à durée limitée bénéficient d’une rémunération équivalente à celle des CDI. Le salaire horaire d’embauche des salariés en contrats à durée limitée est même en moyenne légèrement supérieur à celui des salariés en CDI. Cependant dans la durée, passer par des contrats à durée limitée freine la progression salariale, même pour les personnes qui parviennent à maintenir une relation continue à l’emploi salarié : le salaire progresse plus lentement avec l’expérience qui s’effectue en contrats à durée limitée plutôt qu’en CDI.

Source : Insee
Publication : Dossier in Insee Références Emploi, chômage, revenus du travail  – Édition 2019, juillet 2019