Les sans-domicile en 2012 : une grande diversité de situations

Source : INSEE
Publication : France, portrait social – Insee Références – Édition 2014
Date : novembre 2014
En 2012, dans les agglomérations d’au moins 20 000 habitants de France métropolitaine, 81 000 adultes, accompagnés de 31 000 enfants, sont « sans-domicile ». 45 000 adultes sont nés à l’étranger : parmi eux, un tiers, le plus souvent originaires de pays d’Europe centrale ou orientale, ne parlent pas le français. Les sans-domicile présentent des profils assez différents selon qu’ils sont nés en France ou non. Ainsi, les femmes et plus généralement les familles sont plus nombreuses parmi les sans-domicile nés à l’étranger. En outre, ces derniers sont fortement implantés dans l’agglomération parisienne. L’offre d’hébergement des sans-domicile dépend de leurs caractéristiques et situations personnelles et familiales. Les familles sont en effet rarement laissées dans la rue ou hébergées dans des centres d’urgence : elles sont en priorité accueillies dans des logements fournis par une association ou un organisme d’aide. Néanmoins, les sans-domicile nés à l’étranger avec enfants bénéficient moins souvent de cette solution d’hébergement plus stable, en particulier dans les grandes agglomérations hors Paris. Les sans-domicile, particulièrement ceux nés en France, portent souvent le poids d’une enfance marquée par des histoires familiales douloureuses. Un quart d’entre eux ont été placés dans leur enfance, en foyer ou en famille d’accueil. Par l’éloignement géographique ou leur vécu familial, les sans-domicile, qu’ils soient nés à l’étranger ou en France, entretiennent des liens sociaux plutôt distendus, en particulier avec leur famille. 1 sans-domicile sur 3 vit avec moins de 300 euros par mois. Parmi les sans-domicile nés à l’étranger, 45% sont dans ce cas. Les sans-domicile qui travaillent (un quart d’entre eux) ne s’en sortent pas beaucoup mieux, car les emplois qu’ils occupent sont très souvent précaires et peu qualifiés. Leur niveau de diplôme faible et leurs difficultés dans la maîtrise du français compliquent leur insertion sur le marché du travail.