Poids des héritages et parcours scolaires

France Stratégie dévoile un panorama inédit du rôle de l’origine sociale, de l’ascendance migratoire et du genre sur les parcours éducatifs, avec un rapport, présentant une synthèse des travaux statistiques conduits depuis une quinzaine d’années, et une note d’analyse, présentant les principaux résultats et une exploitation inédite des données sur les trajectoires scolaires de la sixième à la sortie de l’enseignement secondaire. Ces travaux quantifient et qualifient le poids des caractéristiques héritées par les élèves sur leurs trajectoires scolaires, de la petite enfance à l’entrée dans l’enseignement supérieur et selon ces trois dimensions.

7 ans après leur entrée en sixième, deux tiers des élèves des catégories supérieures entreprennent des études supérieures, contre un peu plus d’un quart parmi les enfants de familles modestes ; c’est le cas pour près de la moitié des filles, mais à peine plus d’un tiers pour les garçons ; et de 43% des enfants de natifs, pour 38% des enfants d’immigrés. Cette empreinte massive des origines sociales ainsi que du genre, et significative de l’ascendance migratoire, sur les acquis, les performances et les trajectoires des élèves se construit dès la petite enfance.

Chaque étape de la scolarité contribue à la fabrique des inégalités, selon un processus de sédimentation de couches successives de nature et de « dureté » variables : avant trois ans les premières compétences se développent de manière différenciée selon les caractéristiques héritées. Le passage par l’école primaire n’efface pas ces différences, qui se creusent au collège avant que les orientations de fin de troisième n’amplifient des écarts fortement corrélés aux origines sociales et migratoire et au sexe. Le second cycle de l’enseignement secondaire superpose aux inégalités de niveaux de certification (inégalités dites « verticales ») des inégalités horizontales de filières et de spécialisations qui ne sont pas valorisées de la même manière dans l’enseignement supérieur et sur le marché du travail. Les choix de poursuite – ou non – d’études viennent parachever, en les cristallisant, des divergences que ne suffisent pas à expliquer le seul « niveau » des élèves en début de parcours.

Source : France Stratégie
Publication : Rapport septembre 2023